Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont un groupe d’affections fréquentes provoquées, entretenues ou aggravées par le travail. Il s’agit aujourd’hui d’une problématique d’ampleur dans les pays industrialisés.
Les troubles musculo-squelettiques sont avant tout des douleurs ayant des répercussions néfastes et concrètes sur les activités professionnelles et du quotidien.
Cet article vise à comprendre:
Ces douleurs sont localisées sur le système musculo-squelettique :
On rencontre différentes dénominations pour ces douleurs, en fonction de leur localisation : syndrome du canal carpien, épicondylite, lombalgie, cervicalgie, syndrome de la coiffe des rotateurs, etc. La particularité de ces douleurs est qu’elles sont provoquées, entretenues ou aggravées par le travail, ce qui leur vaut d’être qualifiées de TMS.
En France, les TMS représentent le motif n°1 de maladie professionnelle donnant lieu à une indemnisation. C’est le cas dans plusieurs pays en Europe.
Les trois localisations les plus fréquentes reconnues comme maladies professionnelles sont l’ensemble main-poignet-doigts (37%),l’épaule (21%) et le coude (22%).
Il est parfois difficile de savoir exactement ce qui se passe dans le corps de quelqu’un souffrant d’un TMS. Est-ce une inflammation ? Est-ce un nerf comprimé ? Un autre mécanisme ? En revanche, il est souvent possible d’identifier les conditions de travail qui ont fait apparaître la douleur. De manière générale, les situations qui conduisent à un TMS sont :
Et bien sûr, la présence de certains facteurs tels que l’âge ou un problème de santé (diabète, obésité, maladie rhumatismale, etc.)peut augmenter le risque de TMS.
Les TMS coûtent cher à l’entreprise : en 2015 par exemple, plus de dix millions de journées de travail ont été perdues en France à cause des TMS.
Les TMS génèrent des coûts par différents biais :
L’idéal est bien sûr d’être en mesure de prévenir les TMS avant qu’ils n’arrivent. À ce titre, on peut distinguer deux niveaux d’action, celui du collaborateur et celui de l’entreprise.
Au niveau du collaborateur, il n’est jamais de trop de rappeler l’importance de la mise en œuvre des règles d’hygiène de vie de base. Il s’agit :
Ce sont autant de leviers à la portée de la personne soucieuse de prévenir la survenue de TMS… Et bien plus encore.
Qui plus est, prêter attention aux différents types d’inconforts subits au travail peut permettre d’identifier en amont les risques de développement d’un TMS, et d’essayer d’y remédier.
Au niveau de l’entreprise, il peut être bon de s’inspirer de la démarche TMS pro élaborée par l’Assurance maladie. Cette démarche a précisément pour objectif de prévenir les TMS. Elle se décompose en 4 étapes :
Ce programme de prévention a déjà fait la preuve de son efficacité auprès de plusieurs groupes tels que Pasquier ou Pigeon.
Quand le TMS n’a pu être évité, il faut alors le traiter. À nouveau, deux niveaux d’action peuvent être distingués.
Au niveau du collaborateur affecté, prendre au sérieux la prise en charge et les conseils proposés par son médecin traitant est déjà un bon point de départ.
L’employé peut également tenter d’identifier les contraintes physiques ou psychologiques potentiellement irritantes ou aggravantes vis-à-vis du TMS. Il peut s’en référer à sa hiérarchie pour discuter de ce qui peut être déployé à moindre coût (acheter une souris d’ordinateur ergonomique, par exemple).
Au niveau de l’entreprise, la prise en charge des TMS passe d’abord par être à l’écoute et prendre au sérieux ses collaborateurs concernant leurs plaintes douloureuses. La nature subjective de la douleur fait qu’un observateur extérieur ne sera jamais légitime à remettre en cause la réalité de la souffrance exprimée.
Ensuite, tout comme pour la prévention, il faudra tenter de comprendre les contraintes physiques et psycho-sociaux à l’origine du problème, et cela afin de les modifier.
Enfin, recourir à un ergonome, ou à un spécialiste du bien-être au travail peut constituer un levier d’action de choix.