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CSE et bien-être au travail : pourquoi et comment intervenir ?

CSE et bien-être au travail : pourquoi et comment intervenir ?
Par
Nelly Darbois
,
Kinésithérapeute, experte sport-santé.
CSE et bien-être au travail : pourquoi et comment intervenir ?

Vous venez d’être élu membre du CSE de votre entreprise ? Vous avez à cœur de remplir aux mieux vos nouvelles missions ? À ce titre, vous vous sentez préoccupé par le bien-être au travail de vos collègues ? Vous ne savez pas trop par où commencer pour agir ? Voici notre proposition : prenez le temps de lire cet article.

Le bien-être au travail : une attribution naturelle du CSE ?

Le comité social et économique des entreprises (CSE) a hérité des attributions des anciennes instances représentatives du personnel (IRP).Parmi ces IRP se trouvait :

  • les délégués du personnel (DP) ;
  • la commission d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ;
  • le comité d’entreprise (CE).

D’un certain point de vue, il paraît logique de considérer que ces instances concourraient toutes à préserver, voire à améliorer le bien-être des salariés. Pour illustrer cela, prenons pour chacune de ces instances un exemple de leurs missions :

  • les DP et leur mission de représentation du personnel devant l’employeur ;
  • le CHSCT et sa mission de dialogue auprès de l’employeur sur d’éventuels problèmes de conditions de travail ;
  • le comité d’entreprise et sa mission de contribution aux activités sociales et culturelles des salariés.

Ces trois missions sont aujourd’hui sous la coupe du CSE. Ces trois missions visent toutes la préservation ou l’amélioration du bien-être du personnel de l’entreprise. C’est pourquoi, il apparaît assez naturel de considérer que le bien-être au travail est la finalité par excellence du CSE.

Enfin, les choses sont peut-être un peu plus compliquées que cela. Car vous pourriez à juste titre vous demander : mais qu’entend-on exactement par bien-être au travail ? Se préoccuper de la santé des salariés revient-il vraiment à se soucier de leur bien-être ? Et qu’en est-il de leur sécurité ?

Ces questions aux allures philosophiques ont des implications bien pratiques : comment, vous membre du CSE, allez-vous faire pour juger pour vos collègues ce qui relève ou non de leur bien-être au travail ?

Définir le bien-être de vos collègues : une tâche difficile

Ces dernières années, le concept général et commun de bien-être au travail a progressivement revêtu une dimension plus technique : la qualité de vie au travail (QVT).

Tout comme le bien-être au travail, la QVT est décrite comme l’intégration de plusieurs composantes :

  • les conditions de travail : à quel point le travail en lui-même est perçu comme intéressant, utile ou bien organisé ;à quel point l’environnement physique de travail est-il perçu comme satisfaisant.
  • les relations : relations entre collègues, relations avec les managers, relations avec la direction.
  • les opportunités pour progresser, évoluer dans son travail : quelles possibilités pour se former ou changer de carrière.
  • le niveau d’égalité professionnelle au sein de l’entreprise.
  • à quel point est-il facile d’accorder harmonieusement vie personnelle et vie professionnelle.

Toutes ces composantes de la QVT sont indiscutablement aussi des composantes du bien-être au travail. Ainsi, il ne paraît pas particulièrement aventureux d’affirmer que s’occuper de l’un revient à s’occuper de l’autre, et vice-versa.

Cela dit, en tant qu’élu du CSE, vous vous trouvez devant une tâche difficile. Comment allez-vous faire pour déterminer quelle composante du bien-être au travail (ou de la QVT) est en défaut dans votre entreprise ?

Et puis il y a peut-être plus difficile encore. Dans le cas très probable où plusieurs composantes seraient à améliorer, comment allez-vous juger sur quelle composante concentrer vos efforts ? Comment allez-vous estimer quel aspect de la QVT revêt le plus d’importance pour vos collègues ?

Voyons maintenant dans quelle mesure il est possible de traiter de ces questions avec un peu de méthode.

Améliorer le bien-être au travail : intervenir avec méthode

Il serait merveilleux de pouvoir avancer uniquement sur la base de bonnes intentions. Mais comme on dit, l’enfer est en est déjà pavées…C’est pourquoi il peut être bon d’utiliser un peu de méthode pour ne pas s’égarer. À cette fin, nous vous proposons un bref guide méthodologique en sept points :

  1. Commencez par bien identifier le ou les problèmes de bien-être au travail qui se posent dans votre entreprise. Un problème bien posé est déjà un problème à moitié résolu.
  2. En cas de problèmes multiples, définissez un ordre de priorité. Votre temps est limité, vous ne pouvez pas tout mener de front.
  3. Point capital : assurez-vous que le problème que vous avez défini et placé en priorité corresponde bien à un problème reconnu d’importance par vos collègues (au moyen d’une enquête enligne ou par e-mail par exemple).
  4. Imaginez une solution simple, réaliste et qui entre bien dans l’exercice de vos missions d’élu CSE.
  5. Proposez cette solution à vos collègues et assurez-vous de son acceptabilité (à nouveau, au moyen d’une enquête en ligne ou par e-mail).
  6. Expérimentez, mettez en œuvre votre solution.
  7. Évaluez dans quelle mesure votre solution a porté ses fruits.

 

Soyons lucides. Contribuer à l’amélioration du bien-être au travail de ses collègues n’est pas une sinécure. Nous espérons que la trame de questionnements et de méthodes contenue dans cet article vous aidera à mener à bien cette précieuse mission.

 

Nelly Darbois

Kinésithérapeute, experte sport-santé.

Diplômée de l’Institut de formation en kinésithérapie et d'un Master Recherche en Communication et pédagogie en santé, Nelly exerce aujourd'hui en tant que kiné et mène des travaux de recherche scientifique dans le domaine de la santé.